Monpazier

Modèle architecturale des bastides de Dordogne, Monpazier a su se démarquer par sa beauté et sa merveilleuse précision architecturale.

L’histoire de cette bastide est d’une complexité impressionnante ignorée ou modifiée par bon nombre d’entre nous. C’est une ville qui a connu des périodes très instables mais surtout différentes qu’il serait impossible de réciter en un seul article. Laissez-nous donc vous faire un bref résumé de l’évolution de celle-ci afin de vous montrer l’importance de son patrimoine historique.

Aujourd’hui, la commune de Monpazier compte environ 500 habitants pour approximativement 53 hectares de surface ce qui représente l’une des plus petites surfaces communales de Dordogne. Parmi ces hectares, la bastide compte à elle-même 23 hectares ce qui prouve une occupation des sols très inégale. Cependant, Monpazier est chef-lieu d’un canton englobant 13 communes regroupant environ 2 300 habitants sur un territoire de 145km². Ce titre lui a été attribué suite à sa volonté de direction du district qu'obtient Belvès vers la fin du 18° siècle. Suite à son envie de regrouper les communes avoisinantes dans cette même période, Monpazier a su se démarquer en étant considéré comme une “petite-ville” par ses attributs essentiels (gendarmerie, tribunal, etc) contrairement aux villages et hameaux présent à l’époque dans le canton.

Après plusieurs siècles d'existence et d’histoire, cette petite ville a su préserver un commerce et un artisanat local dynamique qui se manifeste surtout durant la belle saison où de nombreuses personnes du monde entier viennent découvrir son patrimoine exceptionnel. Cependant, le tourisme n’a jamais été source de déclin pour la bastide étant donné la conviction des villageois à maintenir et à transmettre le passé et les valeurs de Monpazier.

Reprenons son histoire :

Certaines découvertes dans la campagne environnante de Monpazier ont prouvé que des groupes humains fréquentaient les terres de fondation de la bastide depuis l’âge préhistorique.

C’est au moyen-âge, lorsque des grands pouvoirs locaux émergent et que la royauté Française et Anglaise a voulu affirmer son emprise en se développant sur le territoire (notamment par l’implantation de bastide) que la bastide de Monpazier voit le jour. En effet, la bastide de Monpazier vit le jour en 1284 suite à la volonté du roi Édouard Ier et de Pierre de Gontaud seigneur de Biron et à qui appartenait les terres sur lesquelles la bastide fut fondée.

Au commencement, les droits et revenus de la “nouvelle-ville” étaient méthodiquement répartis entre les fondateurs.

Les débuts de la bastide furent vraiment difficiles, le peuplement et la construction des édifices prenaient trop de temps dû à des relations compliquées entre les fondateurs contribuant à la floraison de celle-ci.

Malgré des débuts compliqués, la bastide fait partie dès 1365 des six plus grandes agglomérations du Périgord.

Cependant, au cours du 14e et 15e siècles, la bastide connaît une longue période d’instabilité en variant entre tutelle anglaise et française en raison de la guerre de Gascogne qui s’en suit par la guerre de Cent Ans. Durant cette même période, des épidémies de peste successives ont accabler la population Monpaziéroise.

Par la suite, la bastide a su réaffirmer son influence économique et se voit ajouter un rayonnement religieux important dès le début du 16e siècle.

A partir de la seconde moitié du 16e siècle, la Révolution Française entraîne la bastide dans des guerres des religions.

Le conflit religieux se terminant, des révoltes paysannes débutent dans le 17e siècle marqué par de tristes événements tels que l'écartèlement d’un chef éphémère d’une bande de “croquants” sur la place des Cornières en 1637.

Au 18e siècle, la bastide étant déjà affaiblie, les propriétaires se dessaisissent peu à peu de leurs biens, l’enceinte de la ville est détruite et la détérioration voire la destruction d’édifices publics est constatée.

Par la suite, en 1760, l’importante population de 1500 habitants subit de nombreuses périodes de famines et des impôts collectés par l’Etat trop lourd à supporter.

Ce n’est qu’à la fin du 18e siècle par la nationalisation que la situation à Monpazier se calme et se stabilise. 

Dans les années suivantes, Monpazier devient chef-lieu du canton et la bastide atteste de la présence de nombreux marchands et artisans. Cependant, le territoire de celle-ci est considérablement réduit étant donné qu’elle ne profite d’aucun aménagement propice à la révolution industrielle (chemin de fer, rivière, etc). Par conséquent, durant le siècle suivant 1850, la population de 1130 habitants est divisée de moitié.

Par la suite, grâce à l’archéologue périgourdin Félix de Verneilh, des études architecturales sont lancées et l’excellente conservation du plan régulier de la bastide est constaté. Il émet le fait que Monpazier est le plan de bastide idéal, certainement le plus abouti. Puis, en 1856, Monpazier apparaît dans le Dictionnaire raisonnée de l’architecture française vantant sa “si parfaite régularité et ordonnance”.

En 1862, l’église Saint-Dominique est le premier édifice à faire l’objet d’une protection au titre des monuments historiques qui s’en suit, 40 ans plus tard, la place des Cornières qui bénéficie aussi de mesures de sauvegarde. En effet, en 1904, 15 maisons sur 23 qui bordent la place sont classées. Plus tard, bien d’autres monuments et maisons sont classés ou inscrits au titre des monuments historiques. Monpazier ayant une importante richesse patrimoniale, en 1990, un Secteur sauvegardé est créé pour une protection homogène de la Bastide et des communes limitrophes à celles-ci.